Histoire et origines
des Fontaines
La famille Rothschild
Mort en 1881, le Baron ne voit pas la fin des travaux (1882). La Baronne poursuit seule la construction du château ainsi que celle de la Ferme Normande, prévue à l’origine pour son fils, qu’elle destinait à des études en agronomie. La Baronne s’investit beaucoup dans la vie locale : création d’écoles, de bibliothèques et d’hôpitaux à Gouvieux et à Berck-sur-Mer. Pendant la Première Guerre Mondiale, elle s’investit elle-même dans les soins donnés aux blessés. Elle meurt en 1931. Aujourd’hui, une rue porte toujours son nom à Gouvieux. Elle lègue Les Fontaines à son fils, Henri, médecin et dramaturge, qui préfère s’établir à Paris et ne vient qu’occasionnellement au Domaine.
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En 1911, sa sœur Jeanne se fait construire le château de Montvillargenne, situé à 2 kms des Fontaines, qui rappelle le style de celui des Fontaines. Elle meurt en 1929. Jeanne vécut sur le domaine jusqu’en 1930 et contribua à en faire un lieu d’échange et de partage des arts et des connaissances.
À la mort d’Henri de Rothschild en 1946, le site est vendu aux Jésuites, qui y créent un centre culturel doté d’une vaste bibliothèque. En 1998, ne pouvant plus financer l’entretien du lieu, la Compagnie de Jésus vend le domaine au groupe Capgemini. Les 500 000 documents, dont certains très rares comme un livret du premier exemplaire de la Bible de Gutenberg, sont déplacés à la grande bibliothèque de Lyon.
Le Château
Multiples influences architecturales
Depuis 1999, la toiture, l’escalier monumental et les boiseries du 1er étage sont classés aux Monuments historiques.
Le château des Fontaines associe différents styles architecturaux dans le respect de l’influence régionale, une volonté de la famille Rothschild qui souhaitait exprimer l’universalité européenne de sa dynastie :
- L’époque Henri IV pour la façade principale, dans l’esprit de la Place des Vosges à Paris
- Du néo-gothique pour les tourelles cylindriques
- Une inspiration de la Renaissance septentrionale néerlandaise et anglaise pour le pavillon central
- Et surtout, une armature métallique de type Eiffel, gage, à l’époque, de modernité et d’innovation

La Seconde Guerre Mondiale
L'occupation allemande

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Rothschild s’exilent en Suisse, à Lausanne. Le domaine des Fontaines est alors occupé par les Allemands, qui en font une base d’observation pour la Luftwaffe. Ils y construisent un bunker, toujours présent aujourd’hui, situé derrière le quai logistique dans le parc et dissimulé sous une épaisse végétation. Ce bunker est rare en Europe, car ce n’est pas un bunker de défense, mais un bunker d’observation et d’administration, sans ouverture apparente.
L’état-major allemand, chargé de la défense aérienne du territoire français et du sud de la Belgique, utilisait ce site pour surveiller le ciel, évaluer et identifier les menaces d’incursion, et déterminer la réplique la mieux adaptée grâce à un matériel de haute-technologie. Le château et ses dépendances étaient transformés en bureaux, tandis que les officiers étaient logés à Chantilly et Gouvieux. Au plus fort de la guerre, jusqu’à 1 000 personnes travaillaient en 3×8 sur le site.
Le bunker est aujourd’hui condamné car jugé dangereux : l’intérieur est humide et délabré. Il reste peu de traces de son agencement et de son organisation, car les Allemands en ont détruit l’intérieur avant de partir.
Les Jésuites
Un centre culturel et spirituel
En 1946, Henri de Rothschild vend le site aux Jésuites. Ces derniers y créent un scolasticat, une maison où vit une large communauté de religieux en cours de formation spirituelle ou intellectuelle. Avant la construction du scolasticat, des sœurs de la Sainte-Croix de Jérusalem occupèrent une aile du Château pour éviter que les lieux ne soient réquisitionnés. Le scolasticat fonctionna pendant près de 20 ans, et le château s’entoura alors de bâtiments imposants : à gauche (dos au forum), les hébergements, et à droite, la bibliothèque. En face des hébergements se trouvait la Chapelle, dont l’orgue est aujourd’hui à l’église Sainte Geneviève à Gouvieux.
En 1970, avec la baisse des vocations, le scolasticat est transféré à Paris, et les Jésuites transforment le site en Centre Culturel et Spirituel. Le lieu accueille alors de nombreux jeunes pendant les vacances et ouvre au public. Les Godviciens et Cantiliens viennent nombreux pour s’y promener ou même pêcher dans l’étang.
En 1998, ne pouvant plus entretenir le site, la Compagnie de Jésus met le domaine en vente. La bibliothèque, contenant plus de 500 000 ouvrages précieux, est transférée à la bibliothèque de Lyon. Il s’agissait de la 2ᵉ bibliothèque privée d’Europe, après celle du Vatican. Parmi les trésors figurait un cahier de 10 feuillets d’une des bibles imprimées par Gutenberg entre 1452 et 1454. Le groupe Capgemini rachète le domaine après avoir respecté un cahier des charges strict sur la préservation du patrimoine. En 2003, le groupe y installe son Campus.
Capgemini
Pourquoi les Fontaines ?

Face à son internationalisation croissante au milieu des années 90, Capgemini cherche un nouvel emplacement pour son campus, jusqu’alors situé à Béhoust dans les Yvelines. L’objectif est de se rapprocher de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour faciliter l’accès aux collaborateurs internationaux.
En 1998, le Groupe achète donc le domaine des Fontaines à la Compagnie de Jésus (les Jésuites) qui cherchait alors un repreneur pour le site.




- L’utilisation de matériaux spécifiques à haute qualité énergétique alors que la norme Haute Qualité Environnementale (HQE) n’existait pas.
- Un parking souterrain de 300 places,
- Des quais de livraison pour les camions sous le château,
- Pendant les travaux, une station de lavage pour les camions avant leur sortie du site,
- Une étude et un suivi de la faune et de la flore pour préserver les espèces.


Le Campus ouvre ses portes début 2003, après trois années de travaux intensifs, succédant à deux ans d'études et à la sélection des architectes.
Il accueille les formations, universités et réunions du Groupe Capgemini, ainsi que des événements d’entreprises françaises et internationales.
